Compte Rendus, Vol. 63, 26 November 1866, p. 910

PHYSIQUE. - Réponse aux remarques de M. de Parville concernant l'analogie
qu'offrirait un appareil précédemment décrit, avec l'électrophore continu,
par M. Bertsch.

(Commissaires précédemment nommés: MM. Becquerel, Fizeau,
Edm. Becquerel.)

  Dans la séance précédente, M. de Parville a appelé l'attention de
l'Academie sur un appareil d'ecrit dans plusieurs jornaux et qui aurait,
dit-il, une complete analogie avec le mien. Quelques lignes me suffiront
pour rectifier cette allégation.
  La partie principale de cette machine, dit l'auteur de la Note, est un
disque de papier. 
  Est-il nécessaire d'aller plus loin pour reconnaitre que les phénome-
nes mis en évidence par cet appareil ne peuvent étre attribués à la cause
qui les produit dans le mien, puisque le papier n'isole pas l'électricité sta-
tique? En effet, comme le bois, le cuir et un grand nombre de matiéres
organiques poreuses, le papier suffisamment bon conducteur ne pent étre
polarisé d'une maniére locale et persistante, la diffusion se produisant im-
médiatement dans la masse. Il ne peut donc servir à la construction soit d'un
condensateur, soit d'un électrophore, encore moins à celle d'un organe
destiné à s'électriser par induction dans une partie limitée et circonscrite
de sa surface. Aussi, toute action cessant avec la cause que la produit, le
frottement permanent est-il, dans cet appareil comme dans ceux de méme
ordre, indispensable aux manifestations électriques que ne penvent d'ailleurs
dans ces condictions avoir la moindre énergie. La théorie de cette machine
nést dont pas celle de l'electrophore, mais celle d'un appareil à frottoir et
à collecteurs disposés pour la manefestation de deux électricités. La diffé-
rence entre elle et les appareils construits dans ce but ne consiste pas dans
l'importance de ses effets, mais dans la simplicité et l'économie de sa con-
struction.
   La mienne, au contraire, réalise rigourousement l'électrophore au-
quel, toujours par l'induction, il ajoute les effets de tension, la quantitéa
produite dans un temps très-court, et la permanence des courants engen-
drés malgré le repos de la roue.
  Si l'auteur de la Note avait bien voulu tenir compte de la différence
qu'il y a entre un corps conducteur et un corps que ne l'est pas, entre le
frottement et l'induction, et si en outre, il avait pris la peine de voir mon
appareil, peut-être eût-il trouvé l'analogie moins frappante.


Transcribed by Antonio Carlos M. de Queiroz
17 November 1999
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